Destinée à corriger les situations de précarité liées à la monoparentalité, l’allocation de parent isolé (API) a été instituée en 1976. Pour certains, elle serait susceptible d’avoir dissuadé les mères isolées de jeunes enfants de travailler. Les auteurs se proposent de confirmer ou d’infirmer cette hypothèse en assimilant cette réforme à une expérience naturelle permettant d’appliquer la méthode de double différence. Cette méthode consiste à calculer l’évolution du taux d’emploi avant et après la création de ce dispositif pour deux groupes de femmes : un groupe test éligible à l’allocation (les mères isolées dont le plus jeune enfant a moins de 3 ans), et un groupe témoin non affecté mais dont les caractéristiques sont proches (les mères isolées dont le plus jeune enfant est âgé de 7 à 9 ans). La différence entre l’écart de taux d’emploi des deux groupes avant et après 1977 est attribuée à la réforme. L’estimation d’un modèle Logit permet de contrôler l’effet des différences observables. Par ailleurs, ce modèle prend en compte la dégradation du marché du travail à laquelle les mères isolées de jeunes enfants ont été tout particulièrement exposées.