Les résultats en deux mots
Si elles ne permettent pas d’estimer l’ampleur de l’impact du premier confinement sur les personnes sans titre de séjour, les données attestent de nombreuses vulnérabilités vis-à-vis de l’épidémie de la Covid-19 et des politiques de confinement. Les personnes sans titre de séjour, en particulier les femmes, ont plus de facteurs de risque de développer une forme grave de la Covid-19. De plus, les conditions de vie en France, la situation financière, la sur-occupation des logements, l’isolement et une santé mentale souvent plus dégradée, sont autant de facteurs de fragilité aux conséquences tant sanitaires qu’économiques de l’épidémie et des politiques de confinement. Il est également probable que leur accès aux soins ait été particulièrement dégradé car les professionnels de santé, employés dans les lieux de soins les accueillant habituellement, ont pu être sollicités par d’autres services. Par ailleurs, la téléconsultation, qui apparaît pertinente en population générale pour pallier les problèmes d’accès liés à la Covid-19, est moins adaptée aux personnes précaires, aux personnes ayant un accès plus faible à l’information médicale, ou confrontées à des barrières linguistiques, comme peuvent l’être les personnes étrangères sans titre de séjour. Ce travail montre l’importance d’intégrer la question des personnes sans titre de séjour dans les politiques qui visent à contenir l’épidémie, et celles qui chercheront à traiter les conséquences de la crise sanitaire et des confinements. Il démontre également l’importance d’une collecte régulière de données sur les personnes sans titre de séjour, qui représentent un groupe de populations très hétérogène, volatile, souvent éloigné des dispositifs de protection de la santé, y compris de ceux qui lui sont dédiés, et donc particulièrement fragiles.
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