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La lutte contre les contrefaçons

FICHE DE SYNTHÈSE

Le présent rapport traite d’un pan de la protection des DPI, celui concernant la violation des droits de propriété industrielle (marques, brevets, dessins et modèles, indications géographiques), à l’exclusion des droits d’auteur (le copyright anglo-saxon) dont le respect fait l’objet d’une politique spécifique. Il n’analyse pas non plus l’usage que certaines entreprises peuvent faire des DPI pour se protéger de façon excessive de l’entrée sur le marché de nouveaux concurrents. Il se concentre principalement sur l’impact de la mondialisation des échanges, favorisée par le développement du fret et les plateformes de commerce électronique, sur le commerce illicite de produits contrefaisants.

Les résultats en deux mots

La fraude par contrefaçon, en forte croissance et difficile à quantifier précisément en raison de son opacité, représente une menace sérieuse pour les États, les entreprises et les consommateurs. En 2016, les contrefaçons ont représenté 3,3 % des échanges mondiaux, avec un impact notable en Europe, où elles causent des pertes économiques substantielles et des risques pour la santé publique. La complexité du phénomène et l'insuffisance des données rendent la mesure de ses effets encore plus difficile. Pour lutter efficacement contre ce fléau, il est crucial de renforcer les efforts internationaux et européens, notamment par une réforme de l'OMC et une meilleure harmonisation des contrôles douaniers au sein de l'UE. La responsabilité des plateformes numériques, actuellement limitée, doit être accrue pour contrer le commerce en ligne de contrefaçons. Sur le plan national, une stratégie coordonnée et un plan d’action interministériel sont nécessaires, ainsi qu'une meilleure collecte et analyse des données. Il est aussi recommandé de sensibiliser davantage les entreprises et les consommateurs, d’encourager une plus grande spécialisation des juridictions et d'explorer de nouvelles mesures dissuasives contre les contrefacteurs.

Recommandations

Au niveau international et européen, il est crucial de promouvoir la lutte contre les contrefaçons dans les négociations commerciales, renforcer les priorités des agences européennes comme OLAF et EUROPOL, améliorer l'harmonisation des contrôles douaniers, et réviser la directive sur le commerce électronique pour accroître les obligations des plateformes numériques. À l'échelle nationale, un plan d’action interministériel doit être établi, avec une collecte de données centralisée par l'INPI et une unité spécialisée sous la DGDDI. La sensibilisation des consommateurs et des entreprises doit être renforcée, incluant l’expérimentation de mécanismes de remboursement pour les achats de contrefaçons en ligne. Enfin, il est recommandé d'adapter le cadre juridique en poursuivant la spécialisation des juridictions, en introduisant des amendes civiles, en facilitant la suspension des noms de domaine contrefaisants, et en examinant les conditions pour la confiscation des avoirs criminels liés aux contrefaçons.

 

Contact : Cour des comptes

Ce document, produit par la Cour, résume un rapport d'évaluation. Il n'engage pas la responsabilité des auteurs dudit rapport.