La région a décliné ses orientations dans un schéma directeur d’investissement en 2012 qui prévoyait 140 M€[1] d’investissement en 10 ans, puis dans un plan pluriannuel d’investissement (PPI) voté en 2017 qui a inscrit 256 M€ d’investissements à réaliser d’ici 2026.
Le pilotage de cette politique publique n’est ni efficace ni efficient.
Malgré l’accompagnement financier de l’Etat et de l’Europe, dont elle a bénéficié, la Corse a pris du retard dans la mise en œuvre à la fois de son SRIT, 77 % des actions prévues n’étant toujours pas engagées à fin 2019, et de son schéma accessibilité, dont l’échéance de 2024 apparaît difficile à respecter.
Plusieurs facteurs expliquent ces difficultés, à commencer par une administration qui n’est pas à la hauteur des investissements à mettre en œuvre. La situation à fin 2019 révèle la défaillance de nombreux processus administratifs, avec une direction en charge de cette compétence sur administrée mais sous dotée en chargés d’opération. La collectivité de Corse doit engager une réflexion pour rationaliser son fonctionnement afin de le rendre plus efficace et moins coûteux, en s’inscrivant dans une démarche de gestion prévisionnelle des emplois et des compétences afin d’accroître leur performance individuelle au bénéfice de l’usager des transports ferroviaires.
Le bilan des réalisations illustre cette défaillance avec un niveau de réalisation de 64 M€ sur la période 2010-2019, contre 95 M€ inscrits budgétairement et un retard par rapport aux programmations pluriannuelles de plus de 96 M€ depuis 2010. Sur la précédente décennie, la CTC a réalisé plus de 224 M€ d’investissement.
[1] M€ : Million d’euros.