Sort by *
Publications

Publications

Commune de Saint-Étienne (Loire) - Enquête l'accès des jeunes au sport

CRC AUVERGNE-RHÔNE-ALPES

La chambre régionale des comptes Auvergne-Rhône-Alpes a procédé, dans le cadre de son programme de travail, au contrôle des comptes et de la gestion de la commune de Saint-Étienne pour les exercices 2019 et suivants. Celui-ci s’inscrit dans le cadre d’une formation inter-juridiction commune à la Cour des comptes et à la chambre régionale des comptes Auvergne-Rhône-Alpes, portant sur la thématique de l’accès des jeunes au sport (tranche d’âge 15-25 ans). Dans le cadre de ce rapport, la notion de « sport » s’entend au sens de l’article 2 de la charte européenne du sport du Conseil de l’Europe : « toutes formes d’activités physiques qui, à travers une participation organisée ou non, ont pour objectif le maintien ou l’amélioration de la condition physique et psychique, le développement des relations sociales ou l’obtention de résultats en compétition à tous niveaux ».

Labellisée ville active et sportive, Saint-Etienne a accueilli la coupe du monde de rugby et recevra, à l’été 2024, des épreuves de football des jeux olympiques et paralympiques. Outre la réception de grands évènements internationaux, elle porte une politique fondée sur le soutien à la performance et le développement des activités physiques et sportives pour tous.

Entre 2019 et 2023, la commune a dépensé, en moyenne, 17,4 M€ par an pour l’exercice de sa compétence sport, répartis entre dépenses d’investissements (4,4 M€), dépenses de fonctionnement (11,8 M€) et subventions (1,2 M€).

Un effort porté sur la rénovation d’infrastructures vieillissantes et la création d’équipements sportifs de proximité, dont les jeunes sont les principaux bénéficiaires.

Au regard de sa population, Saint-Etienne se situe dans la moyenne des villes comparables en termes de taux d’équipements sportifs. Toutefois, son parc d’infrastructures, construites en majorité dans les années 1970-80 lorsque la ville comptait près de 220 000 habitants contre 172 000 aujourd’hui, est vieillissant et a justifié une concentration des efforts financiers sur les projets de rénovation et d’extension. Les dépenses d’équipement ont représenté, selon les années, entre 4 et 5 M€, soit environ 11 % des dépenses d’équipements totales de la ville.

S’agissant des nouveaux projets, la ville a orienté ses financements vers des équipements sportifs de proximité et de pratique libre, comme les terrains de basket 3x3 (par exemple celui de Villeboeuf ci-contre), de football 5x5 ou les espaces de musculation et de fitness extérieur (ou « street workout »), qui accueillent en majorité des jeunes.

Les équipements sportifs, représentant 203 000 heures de créneaux de pratique, sont majoritairement mis à la disposition des scolaires (89 000 heures) et des associations (114 000 heures).  

Un soutien aux associations majoritairement axé sur la performance.

La commune verse chaque année environ 1,2 M€ de subventions aux associations sportives. Les critères d’attribution, dont la chambre souligne le caractère transparent et complet, favorisent les clubs évoluant aux plus hauts niveaux. Ainsi, les clubs dits « élite », c’est-à-dire dont l’équipe phare évolue dans l’un des cinq premiers niveaux nationaux, bénéficient de près des deux tiers des concours financiers annuels. Si ce choix s’explique en partie par les coûts de fonctionnement plus importants (déplacements, encadrement), il relève également d’une politique de rayonnement de la commune. Dès lors, des associations orientées vers le sport plaisir ou le sport bien-être, bien que pouvant accueillir davantage de licenciés, bénéficient de subventions relativement moindres. Ainsi, à titre d’exemple, les 305 licenciés de handball bénéficient d’une soutien moyen individuel de 377 € contre 8 € pour les 8 071 licenciés multisports.
Cette disparité est atténuée par la prise en compte de la valorisation des équipements sportifs et associatifs mis à disposition par la ville, estimés à 4,3 M€ par an.

L’existence de dispositifs communaux complémentaires en faveur de la pratique sportive des jeunes.

Outre son soutien aux associations sportives et aux manifestations qu’elle organise, la commune peut être amenée à porter elle-même des dispositifs de promotion de la pratique. Ainsi son école municipale du sport permet aux élèves du primaire, en dehors des temps scolaires (mercredis et vacances), de découvrir de nouvelles activités sportives, encadrées par des personnels de la ville. L’école municipale de natation procède de la même logique.

Certains publics bénéficient également d’initiatives particulières. Ainsi, outre la mise en accessibilité des infrastructures sportives, des évènements de promotion des activités handisport sont organisées, notamment mais pas uniquement, à l’occasion du passage de la flamme olympique. Les filles peuvent également obtenir des financements supplémentaires pour l’organisation de manifestations qui leur sont dédiées ou faire l’objet d’une priorisation dans les choix d’investissement, comme ce fut le cas pour les nouveaux terrains de l’Etivallière. Des initiatives sont également soutenues en faveur des jeunes précaires ou des jeunes éloignés du sport, dans une logique sport-santé.