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La Régie communautaire d'eau et d'assainissement La Créole

CRC LA RÉUNION

Suite au transfert des compétences communales eau et assainissement vers la communauté d’agglomération du Territoire de la Côte Ouest (TCO) au 1er janvier 2020, la régie municipale des eaux de Saint-Paul dénommée « La Créole » a été rattachée au TCO à la même date, sans changement d’appellation d’usage. Constituée en tant que régie communautaire dotée de l’autonomie juridique et financière, son représentant légal, ordonnateur des recettes et des dépenses, est le directeur. Sous la tutelle du TCO, autorité organisatrice, elle est gouvernée par un conseil d’administration présidé par un élu du territoire, dont les pouvoirs de contrôle sur les prérogatives du directeur se sont accrus, notamment en matière d’embauche.

Les modalités du transfert des résultats de la régie municipale saint-pauloise (ainsi que des services d’eau et d’assainissement de la commune de Trois-Bassins et de l’assainissement non collectif des cinq communes du TCO) vers la régie communautaire ont nécessité un travail laborieux, notamment pour recouvrer les créances des usagers antérieures à 2020, qui n’est d’ailleurs pas totalement abouti. Le reversement différé du résultat budgétaire, s’il est en bonne voie de règlement, a pénalisé la trésorerie de La Créole en l’absence de dotation initiale. Constatant un manque de rigueur patent dans l’anticipation et la réalisation des transferts comptables et financiers, la chambre invite à faire aboutir les derniers points en suspens selon ses propositions.
Bien que les principaux indicateurs de performance relatifs à la qualité de l’eau potable s’avèrent satisfaisants, l’analyse de la qualité du service rendu aux abonnés ne peut se limiter à ces critères. En dépit de signes alarmants relatifs aux infrastructures tels que le rendement de réseau ou l’indice de perte d’eau, l’établissement ne réalise depuis plusieurs années que moins de la moitié des investissements programmés.
Partiellement dû à des difficultés de trésorerie, ce retard provient surtout d’un autofinancement insuffisant, lui-même causé par des dépenses excessives relatives au personnel, sans compter les importants dysfonctionnements internes, notamment sur les procédures de recettes et de dépenses, et un climat social très dégradé depuis longtemps.
La hausse des dépenses de personnel, consécutive à une augmentation des effectifs initiée à l’époque de la régie municipale, manifeste aussi une politique très généreuse à l’égard des salariés, et parfois irrégulière, qu’il convient désormais de maîtriser, en y associant systématiquement le conseil d’administration.
Pour accélérer la cadence des investissements, une amélioration de la capacité d’autofinancement par la hausse de la tarification ne semble légitime qu’après avoir démontré l’engagement de mesures rigoureuses destinées à maitriser les dépenses de fonctionnement et le recouvrement des recettes, ce qui implique un encadrement des procédures de travail et du contrôle interne, actuellement en grave défaillance. 
La Créole doit désormais établir sa stratégie, réduire son train de fonctionnement et mettre l’investissement au cœur de ses préoccupations. 
 

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