SYNTHESE
Entre 2022 et 2024, la chambre régionale des comptes Provence-Alpes-Côte d’Azur a contrôlé la gestion des quatre maisons d’opéra de la région, situées à Avignon, Marseille, Nice et Toulon. Le présent rapport thématique régional est une synthèse des observations issues de ces contrôles, déjà rendues publiques.
La France compte 26 opéras, hors Paris. Avec quatre opéras, la région Provence-Alpes-Côte d’Azur est l’une des régions plus dotées de ce type d’équipement culturel, avec les régions Auvergne-Rhône-Alpes et Grand Est. Rapporté au nombre d’habitants, la région compte le plus grand nombre d’opéras. L’offre en matière d’art lyrique est encore enrichie par l’organisation de deux festivals de renommée internationale, les Chorégies d’Orange et le festival international d’art lyrique d’Aix-en-Provence (FIAL). Ces deux festivals ont également fait l’objet d’un contrôle de la chambre.
Parmi ces équipements culturels au fonctionnement spécifique, deux disposent d’une relative autonomie de gestion (Nice et Toulon), les deux autres (Marseille et Avignon) sont gérés directement, comme un autre service de la collectivité (ville de Marseille) ou de l’établissement public de coopération intercommunale compétent (communauté d’agglomération du Grand Avignon).
Aucun des opéras de la région, ni des orchestres qui leur sont directement rattachés, ne bénéficie d’une distinction accordée par l’État, par le label « Opéra national en région » ou l’appellation « Théâtre lyrique d'intérêt national ». Parmi les trois opéras porteur d’un projet de labellisation (les opéras de Marseille, Nice et Toulon), seul celui de Toulon dispose d’un projet stratégique déjà formalisé.
L’art lyrique du répertoire classique constitue l’essentiel de la programmation des quatre opéras. S’y ajoutent d’autres spectacles (concerts, musique de chambre, opérettes, représentations chorégraphiques, pièces de théâtre) dont la proportion varie d’un opéra à l’autre en fonction de la composition des forces artistiques et de la stratégie de programmation des œuvres. Durant la période examinée (2019 à 2022), les opéras ont vu leurs activités se réduire significativement, en raison des conséquences de la crise sanitaire. Après la pandémie, la fréquentation n’a pas évolué de manière uniforme.
Soutenues par des subventions , les maisons d’opéra représentent des enjeux budgétaires et financiers pour les collectivités locales dont elles relèvent.
Le personnel permanent, plus de 800 équivalents temps plein au total, constitue le premier poste de dépenses. Le plein emploi des forces artistiques constitue le principal enjeu pour les opéras connaissant une moindre fréquentation ou une diminution de l’activité.
Pour faire face aux dépenses, les collectivités apportent la majeure partie des ressources, par l’octroi de subventions de fonctionnement (85 % des ressources en 2019). Les recettes de billetterie sont modestes et le mécénat presque inexistant, à la différence des festivals.
La plupart des opéras sont accueillis dans des bâtiments anciens qui requièrent des opérations lourdes d’entretien. Les travaux de rénovation en cours poursuivent l’objectif d’offrir aux spectateurs un environnement à la hauteur de leurs attentes. Ils représentent plusieurs dizaines de millions d’euros, leur coût étant souvent majoré par les dispositifs de protection des ensembles bâtimentaires au titre des monuments historiques.

crédits : CRC PACA