Une bonne couverture du territoire et une qualité d’accompagnement reconnue
Présente en centre-ville du Mans et dans neuf autres sites, la MDA assure une bonne couverture du territoire. Elle est notamment présente au sein des quartiers de politique de la ville du Mans.
Ce maillage territorial et la prise en charge pluridisciplinaire assurée par la MDA lui permettent d’apporter une réponse aux besoins des jeunes dans des délais globalement raisonnables, dont la qualité est reconnue, tant par les usagers que par ses partenaires. Une appréciation largement positive a été portée par les jeunes et leurs familles sur l’accompagnement assuré par la MDA lors d’une consultation en 2022.
Afin de toucher un public plus large et de développer le repérage des jeunes en difficulté, elle pourrait néanmoins s’appuyer davantage sur les canaux numériques et sur d’autres modalités d’intervention auprès des jeunes et de leurs parents, telles qu’une offre d’information et de conseil dématérialisée.
Historiquement structurée autour de la santé mentale, la MDA de la Sarthe doit aujourd’hui redéfinir son projet et sa gouvernance
Ouverte en janvier 2010, la MDA de la Sarthe s’est constituée sous forme associative, autour d’un partenariat centré sur l’établissement public de santé mentale (EPSM) de la Sarthe.
Peu cohérente au regard de l’étendue des missions de la MDA, la composition du conseil d’administration pourrait être élargie aux acteurs locaux en lien avec la jeunesse tels que l’Education nationale ou le département de la Sarthe. Aujourd’hui inopérant, le mode de gouvernance de l’association doit être repensé, après construction d’une vision partagée du rôle de la MDA, de son articulation avec l’EPSM de la Sarthe et de ses priorités d’action.
Une stratégie d’action de la MDA globalement cohérente, qui pourrait néanmoins être mieux priorisée en fonction des réalités locales
La stratégie d’action de la MDA apparaît globalement cohérente avec les besoins du territoire. Elle pourrait toutefois être davantage priorisée en tenant compte du contexte local, notamment de la rareté de professionnels du soin.
Son périmètre d’intervention et son articulation avec celui de l’EPSM doivent également être clarifiés : de porte d’entrée du parcours du jeune, la MDA tend à évoluer vers un lieu de prise en charge, prolongeant ses accompagnements dans l’attente d’un relais par les acteurs d’aval (centres médico-psychologiques notamment), en partie saturés.
En dehors de la sphère sanitaire, la MDA a tissé des liens constructifs avec les services de l’Éducation nationale. La collaboration avec les acteurs du territoire en lien avec la jeunesse pourrait néanmoins être développée, notamment avec le département (responsable de la protection de l’enfance) et la maison départementale des personnes handicapées (MDPH).
La MDA est dépendante de la sphère sanitaire pour le financement de son activité
Pour accomplir ses missions, la MDA s’appuie à la fois sur des mises à disposition de professionnels, assurées principalement par l’EPSM à titre gratuit, et sur des subventions attribuées majoritairement par l’agence régionale de santé (ARS). ARS et EPSM financent, de façon directe ou indirecte, 85 % du coût de fonctionnement de l’association. La faible contribution des acteurs locaux peut s’expliquer par leur place réduite au sein de la gouvernance.
Afin d’assurer l’équilibre financier de l’association de manière pérenne, la recherche d’autres sources de financement paraît nécessaire, parallèlement à l’approfondissement du travail partenarial. Le recours à des ressources humaines en propre (à travers des recrutements directs ou des vacations de professionnels libéraux) permettrait à la MDA de limiter sa dépendance à l’égard d’organismes eux-mêmes soumis à de fortes contraintes de moyens.