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Syndicat de valorisation des déchets (Syvade) de la Guadeloupe

CRC GUADELOUPE

Rapport d'observations définitives n° 2023-0014 - Exercices 2018 et suivants

Créé en 1973, le syndicat de valorisation des déchets de Guadeloupe (SYVADE) assure le traitement et la valorisation des déchets des communautés d’agglomération CAP excellence et Nord Basse-Terre (uniquement pour les communes de Petit-Bourg et Goyave) et la communauté de communes de Marie-Galante. La région et le département sont membres de ce syndicat ouvert. Il gère trois équipements principaux : l’Installation de stockage des déchets non dangereux (ISDND) de la Gabarre, la déchèterie intercommunale de la Gabarre et le quai de transfert de Marie-Galante. Dans son extension spatiale maximale, l’établissement public traitait les déchets de près de 275 000 habitants. En 2021, la population couverte n’est plus que de 143 500 habitants.

Depuis 2014, le SYVADE est en perte de vitesse, plusieurs de ses membres l’ayant quitté. Cela hypothèque sa situation financière et ses capacités d’investissement. Les charges n’ont pas diminué autant que les recettes et l’effectif est resté stable. La répartition de l’actif et du passif avec ses anciens membres doit trouver une réponse rapide et équitable. Le montant très élevé de 15,13 M€ des restes à recouvrer, dont la part essentielle concernent des débiteurs publics, nécessite la constitution de provisions.

Les perspectives de constitution d’une structure unique pour le traitement des déchets en Guadeloupe s’éloignent. En 2021, la création de la SEM ESSM CARAIBES, dont le syndicat est actionnaire à hauteur de 55 %, apparaît comme un nouveau démembrement.

Le SYVADE n’a pas formalisé sa stratégie. Son fonctionnement institutionnel et administratif pâtit d’une gestion centralisée dans les mains de son président.

En 2020, le syndicat traite environ 40 % des déchets ménagers et assimilés de Guadeloupe et représente donc une part déterminante pour atteindre les objectifs du Plan régional de prévention et de gestion des déchets. Pourtant, ses résultats montrent que les quantités d’ordures ménagères produites par habitant, autour de 330 kg, ne diminuent pas.

L’enfouissement des déchets est la norme. Seul 3,3 % des déchets font l’objet d’une valorisation matière, par le recyclage notamment. Ce taux atteint 15,6 % avec la valorisation organique (méthanisation notamment), très loin de l’objectif de 65 % fixé pour 2025 au niveau national et régional. Le coût de traitement atteint 94 € la tonne, soit deux fois le coût moyen national, ce qui est d’autant plus critiquable que l’enfouissement est théoriquement le procédé le moins onéreux.

Le SYVADE a confié à plusieurs opérateurs des prestations de service. Il ne maitrise pas l’exécution des marchés. A titre d’exemple, les déchets de Marie-Galante sont rapatriés vers la Guadeloupe. Les marchés mis en place comportent des dispositions préjudiciables au syndicat. Le coût de traitement de 500 € la tonne est particulièrement onéreux. L’instauration d’un véritable tri sur place, la réduction du volume par le biais du compactage et la conservation de déchets mis en balle pourraient le réduire. La diminution du nombre de rotation et de leur coût unitaire est un impératif.

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