Le syndicat mixte de collecte et de traitement des ordures ménagères (SMICTOM) d’Amboise a fait l’objet d’une enquête commune de la Cour et des chambres régionales des comptes sur la prévention et la gestion des déchets portant sur la période 2015-2019.
Le syndicat, qui regroupe les communautés de communes du Val d’Amboise, de Bléré-Val de Cher et du Castelrenaudais (soit plus de 66 000 habitants), a détenu une seule compétence, celle relative au « traitement », jusqu’au 30 juin 2019. L’organisation du traitement était vertueuse, la totalité des déchets ménagers étant traitée, avec un effort porté sur le recyclage et la production d’un compost de qualité. Cependant son efficacité était perfectible, en raison notamment d’un coût qui n’a cessé d’augmenter alors que la population a diminué en fin de période. La compétence « collecte » était, quant à elle, exercée par chaque communauté de communes.
Petite structure disposant de six agents, ce SMITOM s’est engagé dans des projets destinés à assurer son avenir dans un contexte de raréfaction des exutoires et de hausse probable des coûts.
Devenant SMICTOM, il a dans un premier temps, au 1er juillet 2019, acquis, des communautés de communes qui le composent, la compétence « collecte ». L’exercice actuel de cette compétence rencontre des difficultés : les modes de fonctionnement choisis par chacune des communautés ont été conservés, et le territoire du syndicat fait face à une absence d’homogénéité qui concerne les modalités de collecte, le financement (les contributions des membres reposent, selon les territoires, sur la taxe d’enlèvement des ordures ménagères (TEOM), la redevance spéciale (RS) ou la redevance d’enlèvement des ordures ménagères incitative (REOMi)), l’implantation des points d’apport volontaire et l’état des déchèteries. Certaines de ces dernières devront d’ailleurs être remises aux normes.
Le syndicat a, dans un second temps, au 1er janvier 2020, transféré sa compétence « traitement » à VAL-ECO, syndicat blésois propriétaire d’une unité de valorisation énergétique, qui exerce désormais toutes les composantes de la compétence : centre de tri, quai de transfert, transport, incinération, plate-forme de compostage et ventes des matières.
Pour ce qui est de la mission de prévention, le syndicat a adhéré à Touraine Propre sans que les communautés de communes cessent d’exercer cette mission. Après le transfert de la compétence « collecte » et bien que toujours membre de Touraine Propre, il a engagé dès juillet 2019 avec les chargés de prévention et de collecte des actions supplémentaires financées sur son propre budget, redoublant en quelque sorte cette mission sans pour autant la rendre particulièrement lisible.
Dans la période récente de « bascule » majeure de ses compétences, de nombreux changements sont intervenus aussi bien à la tête du syndicat que parmi le personnel, avec des répercussions sur son fonctionnement. Ce renouvellement très rapide a en effet rendu difficile la transmission des informations sur le passé du syndicat et la compétence « traitement », qu’il n’exerce plus.
À l’heure actuelle, le syndicat est à la croisée des chemins. Il devra mieux maîtriser la connaissance de ses coûts, ses points forts et ses faiblesses, pour faire face aux nombreux enjeux qui l’attendent, qu’il s’agisse de nouvelles réglementations (relatives notamment aux bio-déchets et au tri), d’objectifs fixés nationalement, ou d’évolutions ayant des implications financières.
Dans cette perspective, il devra notamment mener à bien l’important chantier d’harmonisation et d’optimisation de sa collecte auquel il a entrepris de s’atteler dans le cadre de la réflexion préalable au renouvellement des différents marchés de collecte.