Sort by *
Publications

Publications

Centre de gestion et de formation (CGF) (Polynésie française)

CTC POLYNÉSIE FRANÇAISE

Alors que les personnels des communes relevaient antérieurement de statuts divers, c’est par l’ordonnance n°2005-10 du 4 janvier 2005 que la Polynésie française s’est dotée d’une fonction publique communale et d’un centre de gestion et de formation (CGF), établissement public local à caractère administratif, soumis à la tutelle de l’Etat. Chargé de l’organisation des concours, cet acteur institutionnel doit également concevoir et mettre en œuvre un plan de formation du personnel communal et, enfin, assurer le fonctionnement des commissions administratives paritaires et des conseils de discipline.

Antérieurement, le Syndicat pour la promotion des communes de Polynésie française (SPCPF) exerçait la compétence de formation pour les élus et les agents des communes. Depuis la création du CGF, ce dernier s’est vu confier la mission de former les agents communaux, le SPCPF ayant conservé celle des élus. Compte tenu de la création récente de la fonction publique communale et d’un territoire dispersé sur un périmètre équivalent à celui de l’Europe continentale, la formation est un enjeu essentiel, tant pour les agents que pour les élus.

Du fait des liens qu’ils doivent entretenir pour atteindre leurs objectifs respectifs, les contrôles du SPCPF et du CGF ont été inscrits au programme de contrôle de la chambre territoriale des comptes pour 2019 et réalisés en parallèle.


Une stratégie globale à formaliser:

A ce jour, la stratégie formalisée par le CGF se limite au projet de création d’un siège mutualisé avec le SPCPF. Faute en particulier de gouvernance commune entre les deux structures, ce projet, pourtant nécessaire à l’optimisation des missions de chaque établissement, n’a toujours pas abouti. C’est, pour l’avenir, une impérieuse nécessité, tant sur le plan fonctionnel que financier. Aussi, la chambre recommande de mettre en œuvre, dès 2019, une gouvernance conjointe afin d’aboutir rapidement à un siège commun permettant notamment la mutualisation des fonctions supports (accueil, salles de formation, visioconférence…).

Au-delà de ce projet immobilier, la fonction publique communale étant désormais déployée, de nombreux chantiers nécessiteraient que le CGF formalise une stratégie écrite plus globale, ce que le président a admis en phase de contradiction. Celle-ci devra porter sur l’ensemble de ses missions, et en particulier sur la formation qui constitue un des leviers permettant une gestion prévisionnelle des emplois et des compétences. C’est un enjeu essentiel pour la fonction publique communale de la Polynésie française.

Une définition de l’offre de formation à parfaire, en lien étroit avec le SPCPF :

Depuis sa récente création, le CGF a vu ses effectifs augmenter de 79%, en particulier les agents d’exécution dont l’évolution a été plus marquée que celle des agents de conception et d’encadrement. Il serait souhaitable que le CGF renforce à l’avenir ses compétences d’ingénierie et de conception, nécessaires à la formalisation et à la mise en œuvre d’une véritable stratégie. Ces moyens devront en particulier s’attacher à parfaire l’offre de formation. En effet, celle-ci est aujourd’hui établie à partir d’un recueil, incomplet, des besoins exprimés par les communes alors qu’il serait judicieux de fonder l’analyse à partir de l’activité réelle des agents. Le CGF doit à l’avenir renforcer ses compétences en ingénierie de formation en prenant notamment en compte dans les plans de formation de la structure les recommandations adressées par la CTC aux communes dans le cadre de ses rapports d’observations définitives. De même, les formations organisées en synergie entre élus et cadres communaux sont aujourd’hui insuffisamment développées et traduisent la faiblesse des liens entre le CGF et le SPCPF. Enfin, la formation doit être renforcée pour les agents des communes chargées d’assurer le lien avec le SPCPF sur les compétences de la distribution d’eau potable, de la restauration et de l’informatique.

Une politique d’achat à sécuriser :

Si l’ingénierie juridique apparaît globalement maîtrisée au sein du CGF, la structure doit néanmoins formaliser un guide interne de l’achat public afin de fiabiliser les procédures et procéder aux consultations obligatoires, en particulier en matière de formation et de déplacements internationaux. De même, l’établissement doit se doter des outils lui permettant de repérer et de prévenir les conflits d’intérêt. Ces recommandations doivent à la fois accroître les marges de manœuvre financières et assurer la sécurité juridique de l’établissement. En réponse, le président du CGF s’est engagé à suivre ces deux recommandations.

Une situation financière caractérisée par d’importantes marges de manœuvre :

Présentant des taux d’exécution budgétaire insuffisants et une sincérité budgétaire perfectible, la situation financière du CGF est très favorablement orientée sur la période. Cette situation résulte d’un différentiel d’évolution des charges et des produits, celles-ci étant alimentées par une cotisation obligatoire de 2,4% de la masse salariale des communes de Polynésie française. A défaut de formaliser une stratégie justifiant ce niveau, le CGF devra adapter ce taux qui limite mécaniquement les marges de manœuvre financières des communes pour leurs projets propres.


À lire aussi

Les autres publications qui pourraient vous intéresser :