Les infrastructures et équipements sont en conséquence de plus en plus disproportionnés par rapport aux besoins. En témoigne l’école Saint-Exupéry, qui est devenue trop grande, et dont les coûts d’entretien et de rénovation s’avèrent très onéreux et hors de portée des capacités financières de la collectivité, dotée d’un budget de fonctionnement de 3,5 M€ en 2022.
Dans ce contexte, le maire a engagé la commune dans des domaines d’action comme la mobilité, le logement et le recrutement d’emplois aidés pour favoriser le retour à l’emploi, qui relèveraient davantage des compétences de l’intercommunalité. Ces politiques sont confiées, de fait, au centre communal d’action sociale (CCAS), ce qui explique l’importance, dans les charges de fonctionnement, de la subvention annuelle à cet établissement public. Celle-ci représente 100 € par habitant, contre à peine plus de 15 € en moyenne dans les 101 communes de 3 000 à 5 000 habitants du Pas-de-Calais. Cet état de fait conduit à une certaine « opacité » des politiques municipales réellement mises en œuvre pour l’assemblée municipale, qui n’en décide pas, et à laquelle il n’en est pas rendu compte.
Cette situation s’accompagne d’une absence de pilotage des ressources humaines, préjudiciable au fonctionnement communal.
Fin 2022, la collectivité présente une situation financière préoccupante. L’augmentation des charges générales et des charges de personnel a entraîné une baisse significative de la capacité d’autofinancement brute. Celle-ci ne suffit plus pour rembourser les emprunts en cours. La commune doit mobiliser, à cette fin, des recettes propres d’investissement, comme le FCTVA et le produit des cessions de biens, qui auraient davantage vocation à financer des dépenses de gros entretien et d’équipement. Sa capacité de désendettement atteint 22 ans, ce qui est un niveau très critique.
Pour l’avenir, la commune devra restaurer sa capacité d’autofinancement en recentrant mieux ses missions sur ses compétences obligatoires. Des choix structurels tenant compte de l’évolution démographique devront aussi être opérés. Le fonctionnement communal et les services offerts à la population dans l’espace intercommunal devront être repensés, notamment en matière d’action sociale ou de politique de développement du commerce.
Ces décisions nécessaires, mais lourdes de sens, appellent la plus grande transparence avec les élus et la population. Le manque actuel de diffusion d’information sur l’action communale et intercommunale, ainsi que sur la situation financière, ne leur permet en effet pas de s’approprier les enjeux de fond auxquels la collectivité doit faire face.