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Commune de Maupiti (Polynésie française)

CTC POLYNÉSIE FRANÇAISE

La Chambre a procédé au contrôle des comptes et de la gestion de la commune de MAUPITI sur les exercices 2017 et suivants.

Située dans l’archipel des ÎLES SOUS LE VENT, la commune compte 1 286 habitants en 2017 contre 1 234 habitants en 2012. Elle est composée d’une île haute entourée de plusieurs motu sur sa barrière récifale, ainsi que de trois atolls éloignés à plus de 200 kms, MAUPIHAA (MOPÉLIA), MANUE (SCILLY), et MOTU ONE (BELLINGHAUSEN). Cette particularité n’est pas sans poser de difficultés. MOPÉLIA accueille en effet un habitat permanent, mais les liens entre l’île principale et cet atoll restent distendus, à cause de son éloignement et des moyens limités de la municipalité. Une coopération avec le Pays et l’État sous la forme de tournées programmées est à étudier comme possibilité d’amélioration de la situation.

S’agissant de l’île principale, MAUPITI se singularise du reste des ÎLES SOUS LE VENT par une accessibilité contrainte, qui a d’ailleurs provoqué l’effondrement de l’agriculture commerciale de la pastèque à cause de la suspension de rotations maritimes pendant quelques années.

En matière de gestion communale, les méthodes pratiquées nécessitent des aménagements, afin d’améliorer la qualité du service rendu et les conditions d’exercice des agents. La taille réduite de la municipalité ne peut pas justifier certaines lacunes, notamment s’agissant de l’absence de vision d’ensemble : les missions de la police municipale n’ont pas été repensées alors que le maire a signé en mars 2022 une nouvelle convention avec le
Haut-commissaire de la République en Polynésie française portant coordination entre la police municipale et la gendarmerie nationale. En outre, le projet d’augmenter significativement les effectifs de sapeurs-pompiers volontaires en 2022 n’a pas non plus été accompagné d’une réflexion sur les capacités opérationnelles espérées. Des oublis procéduraux (budgets et GRH), un archivage insuffisamment tenu, et une faible utilisation de certains outils élémentaires de suivi, ont été constatés.

Le volontarisme observé des élus et des agents ne peut pas compenser les manques constatés. L’absence d’un cadre de catégorie B aguerri occupant l’emploi de secrétaire général est particulièrement pénalisant. La Chambre estime que ce recrutement constitue le préalable indispensable à la réalisation des différentes préconisations présentes dans le rapport.

La situation financière de la commune est en revanche satisfaisante, mais appelle à la vigilance, compte tenu du rythme soutenu des dépenses de fonctionnement, alimenté par des recrutements supplémentaires sur emplois permanents opérés depuis 2017 et par des dépenses courantes insuffisamment surveillées comme les carburants et certains consommables. Le budget général est grevé également par la contribution apportée chaque année au budget annexe de l’eau (43,48 MF versés sur la période). Le retard accumulé par la commune dans la gestion de ses compétences environnementales touche l’eau, malgré son ancienneté, mais également l’assainissement des eaux usées. Les conditions de gestion des déchets, dont la majeure partie a été transférée à la communauté de communes Hava’i, n’est pas non plus satisfaisante.

La Chambre a ainsi formulé cinq recommandations.

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