Une offre d’accueil du jeune enfant en diminution dans un contexte de croissance économique et démographique
La dynamique démographique et économique que connait le département de Loire‑Atlantique qui accueille de nombreux jeunes actifs et leurs enfants fait de la politique d’accueil du jeune enfant un enjeu majeur. En 2022, 48 811 enfants de moins de trois ans vivent en Loire-Atlantique. Les projections démographiques retiennent une hypothèse annuelle de croissance de 0,9 % jusqu’en 2034, où le nombre d’enfants de moins de trois ans pourrait atteindre 55 300.
L’offre d’accueil des jeunes enfants sur le département est très supérieure à la moyenne nationale. En effet , celle-ci se situe à 78 %, ce taux exprimant nombre de places d’accueil proposé par rapport au nombre d’enfants de moins de trois ans, alors que le taux national est de 59 %. Pourtant, cette offre ne permet pas de faire face aux besoins de tous les jeunes parents. Ainsi en 2022, le département offre 42 425 places d’accueil pour 48 811 enfants de moins de trois ans.
De plus, elle est très inégalement répartie sur le territoire départemental. Enfin, elle est marquée par une forte baisse entre 2018 et 2022, représentant 5600 places en moins, en raison de la diminution très importante du nombre d’assistantes maternelles, insuffisamment compensée par la création de nouvelles places de crèche.
Une préoccupation politique récente du département de Loire-Atlantique, nécessitant l’optimisation de son pilotage
Si le département fait, désormais, de l’offre d’accueil du jeune enfant une préoccupation politique, celle-ci est récente et nécessite une optimisation de son pilotage. En effet, la chambre constate que les appuis financiers apportés par le département aux créations de structures d’accueil ne s’interrogent pas sur l’adéquation des besoins des familles, ni sur l’offre déjà existante .
L’organisation décentralisée de la protection maternelle et infantile (PMI) , sous forme de six délégations territoriales permet au département d’être au plus proche du terrain malgré des procédures de suivi et de contrôle hétérogènes.
L’agrément et le suivi des assistantes maternelles est structuré et exigeant, mais gagnerait à être harmonisé
Les procédures d’agrément et de suivi des assistantes maternelles sont structurées et révèlent un haut niveau d’exigence de la part de la PMI, gage de recherche de qualité. Mais, selon leur lieu d’activité, ces professionnelles ne bénéficient pas du même niveau de suivi , en particulier en début d’activité.
L’augmentation récente du nombre d’alertes sur les établissements d’accueil de jeune enfant nécessite un renforcement de leur suivi et de leur contrôle
Le contrôle et le suivi des crèches et des micro-crèches ne sont pas homogènes et varient selon les délégations territoriales. Certaines délégations de la PMI les contrôlent tous les deux ans, alors que d’autres, en particulier celles des secteurs nantais et du Pays de Retz, se limitent pour l’essentiel aux établissements ayant fait l’objet d’alertes. Dans ce contexte, la chambre recommande de mettre en œuvre une procédure de traitement des alertes et d’élaborer un plan de contrôle de ces structures au niveau départemental dès 2024.