SYNTHÈSE
Depuis 2004, l’opéra de Toulon est géré par un établissement public de coopération culturelle (EPCC), dénommé Opéra Toulon Provence-Méditerranée , qui associe au sein de son conseil d’administration la commune de Toulon, le département du Var et la métropole Toulon Provence Méditerranée. Cette dernière conserve la charge du bâtiment historique et s’est engagée dans un plan de rénovation d’un montant de 38 millions d’euros (M€) qui devrait s’étendre entre 2023 et 2026.
L’opéra de Toulon est l’une des quatre maisons d’opéra de la région, avec Avignon, Marseille et Nice. Dépourvu de labellisation ou de convention avec le ministère de la culture et ne recevant pas d’aides financières de l’État, l’établissement dispose toutefois d’un budget de 11,8 M€ en 2022, dont 9,9 M€ proviennent de subventions publiques.
Ses missions sont d’organiser et de présenter des spectacles vivants, lyriques, musicaux et chorégraphiques en cherchant à en ouvrir l’accès au plus grand nombre, en développant l’art lyrique et chorégraphique, en créant des œuvres nouvelles qui enrichissent le répertoire, en participant au rayonnement culturel de l’agglomération toulonnaise et du département.
La gouvernance est stable, avec une forte implication des collectivités membres. Les projets d’établissement portaient sur les axes suivants : qualité de la programmation, ouverture sur l’extérieur, rénovations du bâtiment, recherche d’une labellisation.
L’établissement a connu une progression de son activité, que ce soit pour le nombre de spectacles ou les levers de rideau, mais a subi une fermeture durant la pandémie. Jusqu’en 2019, la fréquentation de l’opéra a augmenté, avec une ouverture réussie à de nouveaux publics. Cette ouverture est passée pour partie par l’augmentation de la part accordée aux places gratuites et par des tarifs accessibles à des publics spécifiques. Si le taux de remplissage apparaît satisfaisant, aux alentours de 75 %, l’établissement a été confronté à l’érosion de son nombre d’abonnés et à une fréquentation réduite en 2021, avant une reprise en 2022.
La gestion des ressources humaines, qui a pâti de la longue absence d’un directeur dédié, se révèle complexe en raison de la juxtaposition des statuts de personnel. Le nombre d’emplois permanents diminue légèrement au profit d’un recours croissant à des agent recrutés sous le statut d’intermittent. Ce choix a permis à l’établissement de diminuer sa masse salariale et de l’adapter aux ressources disponibles. La chambre observe que bien que le corps de ballet ait cessé son activité en 2014, la situation individuelle de ses membres a mis plusieurs années à être examinée par la direction.
Le dialogue social a été marqué par un conflit en 2018 et par plusieurs contentieux sociaux lourds. La dénonciation de la quasi-totalité des accords locaux n’ayant pas abouti à la signature d’un accord de substitution, la nouvelle direction aura à construire un dialogue avec les instances représentatives du personnel issues des dernières élections professionnelles.
Les charges d’exploitation sont maîtrisées, avec une contrainte forte liée à la part des dépenses de personnel (80 % du total des dépenses). Les produits diminuent en 2020 et 2021, avec une réduction considérable des ventes de billetterie et des abonnements du fait de la crise sanitaire. La stabilité financière de l’établissement reste assurée par des subventions publiques qui représentent l’essentiel de ses ressources.
RECOMMANDATION
- Recommandation n° 1 : améliorer les indicateurs relatifs à la tenue de la comptabilité d’engagement.