Le littoral picard se caractérise par la diversité et la richesse de ses paysages naturels (falaises, plages de galets et de sable, dunes, marais). La majeure partie de cette côte est soumise aux aléas de l’érosion et de la submersion marine, les deux interagissant. Une actualisation des données de suivi de l’évolution du trait de côte serait bienvenue.
Selon ses statuts, la gestion du trait de côte, associée à la défense contre la mer, constitue l’une des compétences du SMBS-GLP, en matière de protection du littoral et de prévention des inondations. Pour autant, une clarification du périmètre de ces compétences, par le comité syndical, en lien avec les EPCI et les communes membres, est recommandée.
Le SMBS-GLP déploie d’importants moyens budgétaires, dans les politiques de gestion du littoral. Entre 2018 et 2022, il a dépensé, au total, 15,4 M€. Les interventions réalisées représentent, ainsi, plus de 60 % des investissements du budget principal du syndicat, sur la période. Les dépenses de fonctionnement moyennes, hors masse salariale, en la matière, ont plus que doublé sur la période de contrôle, en comparaison de la période 2013-2017.
Outre des interventions d’entretien courant, le syndicat est porteur d’une stratégie locale de gestion intégrée du trait de côte (dite stratégie littorale Bresle-Somme-Authie - BSA), détaillée, cohérente sur le plan géographique et couvrant plusieurs aléas. Elle repose sur un programme d’actions de prévention des inondations (PAPI), un volet consacré à l’érosion et un autre, spécifique au territoire de falaises à Ault, pour un montant estimé à environ 30 M€, sous la maîtrise d’ouvrage du syndicat.
Le bilan de la mise en œuvre de cette stratégie littorale BSA est cependant insatisfaisant, avec un taux de réalisation de seulement 40 %, alors même qu’elle a été prolongée de plusieurs années. Cette situation s’explique par des facteurs relevant, pour partie, de la responsabilité directe du syndicat. Ainsi, l’insuffisante démarche partenariale, en particulier dans sa relation avec l’État, est un écueil structurant, souligné par plusieurs acteurs. De même, l’absence potentielle de reconnaissance des systèmes d’endiguement fait peser une incertitude importante sur la poursuite même de cette stratégie. Enfin, la mise en œuvre de cette dernière s’est heurtée à des difficultés d’ordres règlementaire et financier, s’agissant des projets structurants de renaturation et de relocalisation.
Ces constats appellent des évolutions, alors que les réflexions relatives à un prochain plan d’actions ont débuté. Une attention devra être portée à la soutenabilité budgétaire des futures actions, en intégrant, dès leur définition, une programmation précise de leurs coûts pluriannuels d’entretien.