À l’exception de la commission consultative économique qui n’a pas été réunie entre 2017 et 2022, le fonctionnement des organes de gouvernance du syndicat apparaît satisfaisant. A l’inverse, les manquements relevés dans le contrôle de la société exploitant l’aéroport, et l’insuffisante maîtrise des risques mettent en évidence l’inadaptation de l’organisation et des moyens du SMABT aux enjeux du contrat de délégation, qui vient à échéance fin 2023 ainsi que la complexité des actions qu’il doit mener, pour assurer pleinement son rôle de puissance publique responsable du 10ème aéroport français en nombre de passagers.
À l’approche du terme du contrat de délégation de service public, dont l’exécution aura été marquée par de nombreuses irrégularités, et alors que la plateforme est le premier aéroport des Hauts-de-France, les réflexions engagées n’ont toujours pas permis de formaliser une véritable stratégie de développement connue et claire. Ainsi, le syndicat n’a pas encore défini les objectifs à atteindre, notamment en termes de trafic passagers, de politique tarifaire à l’égard des compagnies, d’investissements prioritaires et de perspectives pour la ligne de transport par bus des voyageurs.
Ces incertitudes ne sont pas sans conséquence sur la procédure de renouvellement de la délégation de service public, qui a pris beaucoup de retard et dont les principaux éléments du cahier des charges ne sont pas encore définis. Il en résulte un calendrier déjà très tendu et reposant sur des orientations à préciser. Dès lors, le risque est grand de voir le SMABT s’engager dans une procédure de passation mal maîtrisée, le conduisant à conclure un contrat de concession insuffisamment précis et dont les outils de contrôle ne seront pas à la hauteur de la complexité des différents volets de l’exploitation.
La situation financière du syndicat, excédentaire jusqu’à fin 2020, lui a permis de constituer d’importantes réserves, que la compensation des effets de la crise sanitaire accordée au délégataire en 2021 n’a que faiblement entamées. Cette situation interroge, néanmoins, quant à la juste adéquation des contributions budgétaires de ses membres à ses besoins, d’autant que la fiabilité de ses comptes et de ses prévisions budgétaires apparaissent largement perfectibles.