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Association Adrama Angers (Maine-et-Loire)

CRC PAYS DE LA LOIRE

La chambre régionale des comptes Pays de la Loire a contrôlé, avant la crise sanitaire, l’Association Adrama d’Angers, à partir de l’exercice 2014.  Créée en 1988, elle est une des plus importantes « scène de musique actuelle » (SMAC) de France. Elle occupe les locaux du Chabada mis à sa disposition par la commune dans le cadre d’une délégation de service public, qui comportent deux salles de concerts de 900 et 300 places et elle dispose également de deux studios de répétition.

Des statuts révisés suite au contrôle

La gouvernance de l’association nécessitait d’être mieux sécurisée. Ses statuts étaient particulièrement imprécis sur le rôle et les compétences de chacun, ce qui constituait un risque majeur pour son fonctionnement et a conduit à leur révision en mai 2020, suite au contrôle de la chambre.

L’association a pour originalité de bénéficier d’une direction bicéphale, un directeur pour le volet artistique et un second sur le volet administratif. Le directeur administratif a été également gérant d’une EURL dénommée Bang Bang, filiale à 100 % de l’association, créée afin de simplifier la gestion administrative du bar. Un dispositif de contrôle et de sécurisation de sa gestion devra être mis en place. L’association est soumise au droit de la commande publique, ce qu’elle ignorait.

Une forte contribution de la ville d’Angers

La commune d’Angers est le premier financeur de l’association (720 000 € de subventions soit plus de 50 % du total de ses ressources). Cette relation repose depuis 1994 sur des délégations de service public pour la mise à disposition de l’équipement Chabada. Les deux dernières conventions ont fait l’objet de prolongations sans justification et des soutiens complémentaires finançant des actions déjà prévues par la délégation lui ont également été versés.

Une souhaitable coordination des financements

L’État apporte également un soutien sur la base de conventions pluriannuelles d’objectifs comprenant le versement de subventions supérieures à 150 000 €. Signées tardivement elles ne font pas l’objet d’évaluations.

Les différentes conventions passées avec la ville, la région et l’État fixent des objectifs très proches voire identiques les uns aux autres mais sur des temporalités différentes. Une coordination des différents financeurs publics permettrait de clarifier les objectifs et de simplifier le suivi de leur exécution.

L’activité de l’association est dynamique sur la période et atteint annuellement la centaine de manifestations depuis trois ans dont 55 à 66 concerts par an (exceptionnellement 81 en 2018) qui accueillent près de 18 000 spectateurs. Le prix d’entrée moyen est en hausse régulière et a atteint 18,76 € en 2018.

Une bonne situation financière, mais des fragilités

La situation financière de l’association était bonne au moment du contrôle (avant le déclenchement de la crise sanitaire) avec un bilan présentant un haut niveau de capitaux propres, une absence d’endettement bancaire et une importante trésorerie.

Toutefois l’association dépend pour près des deux tiers de ses produits des subventions des financeurs publics. Son résultat d’exploitation est systématiquement négatif et le déficit s’accentue depuis trois ans. Le versement des dividendes de sa filiale qui gère le bar lui permet de dégager un résultat net positif mais elle reste toutefois soumise aux aléas de l’activité et aux dépenses exceptionnelles. Un travail sur l’amélioration des produits et la maitrise des dépenses est à engager à moyen long terme.

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